Un chien à ma table

Claudie Hunzinger

Grasset

  • Conseillé par (Libraire)
    20 août 2022

    Chienne de vie.

    Un chien à ma table est un titre qui rend hommage à Janet Frame pour son autobiographie écrite en 1982 intitulée Un ange à ma table, œuvre rendue célèbre au cinéma grâce à Jane Campion.
    Dans ce récit Janet Frame : « y affirmait-plus de douze fois- qu’elle n’était pas un être humain mais un oiseau migrateur que les humains effrayaient. » « Sa lecture, un choc, une totale surprise, la joie, avait légitimé en moi ce sentiment d’étrangeté qui me constitue en profondeur. »
    Un chien à ma table est un roman porté par les travaux de Donna Haraway et Anna Tsing que Claudie Hunzinger connaît par cœur et il s’agit bien de cela, de la poésie de l’entremêlement, de l’imbrication et de l’internaturalité.
    Un chien à ma table c’est l’histoire de deux « vioques » et d’une chienne nommée Yes : « Nous étions bien, nous, bande de bannis aux Bois-Bannis. Nous, complètement givrés. Totalement décalés. Nous deux, augmentés d’une petite chienne – pas même un loup. Nous deux devenus trois. »

    C’est l’histoire de la bestialité humaine, de sa violence de son infinie aptitude à faire le mal et à détruire. Quand les animaux viennent avec leurs blessures et leurs peines, il nous faut oublier les nôtres ou les remplacer un temps.
    C’est aussi l’histoire de notre monde, de sa fin probable, mais en l’attendant, chaussée de « Buffalo enchantées » Claudie Hunzinger nous convie à goûter la nature, absorber ses fluides, respirer ses mousses et ses champignons, vivre en entier, être des êtres libres de déguster ce monde minéral, végétal, animal et bien un peu humain quand même…

    « Le potager était resté en friche. Nous n’avions pas l’idée d’y semer quoi que ce soit. Que mangions-nous ? Alors ou bien nous ne mangions pas, ou bien je n’en garde aucun souvenir. Ça n’avait aucune importance. Qu’est-ce qui avait de l’importance ? La liberté. Et la liberté. Et encore la liberté. La liberté chérie. Les friches, les vipères , les fossiles, le sphinx tête-de-mort, le petit-duc, les poèmes, les anémones pulsatiles. Et l’été. Des enfants et l’été. Que faisions-nous l’été ? Des cabanes. Ce n’était rien d’engagé politiquement, une cabane. Ni un poing serré ni un manifeste. »


  • Conseillé par
    1 décembre 2022

    Sophie est une écrivaine vieillissante qui vit dans une maison isolée avec le compagnon de sa vie.
    Un jour, une chienne égarée se réfugie chez eux.
    Et les voilà partis pour une vie à trois.
    Ce n'est pas à proprement parler un roman.
    Je pencherais plutôt pour une autobiographie adaptée.
    Et quelle belle vie ils mènent ces trois-là.
    Sophie, proche de la nature, si proche que chaque jour elle fait des kilomètres dans les bois.
    Grieg, plus casanier, plus solitaire, entouré des ses livres.
    Chacun sa chambre, chacun son domaine.
    Un respect total de l'autre.
    Yes, la chienne, folle d'amour pour ses nouveaux compagnons de vie.
    Oui, c'est vraiment une belle vie avec la nature pour compagnie à la place des humains.
    Sophie est une très belle personnalité, authentique, originale.
    Leur vieillissement n'a rien d'un naufrage, malgré les inconvénients qu'il entraîne.
    Il est au contraire doux, tendre, complice, apaisant.
    Un vrai bonheur d'avoir partagé le temps d'un livre avec eux et d'avoir fait la connaissance de Claudie Hunzinger.