Joseph

Marie-Hélène Lafon

Buchet-Chastel

  • Conseillé par
    25 juin 2015

    agriculteur

    Un récit poignant sur la vie d’un journalier, un métier comme il n’en existe plus.

    La narration est axée sur le personnage, ses souvenirs, sa vie. Ses petites joies et ses grandes peines. La vie qui s’en va, doucement.

    Un homme proche des animaux et qui sait se faire apprécier là où il travaille.

    Un homme qui m’a touché par sa simplicité et son besoin de s’effacer, tout le temps.

    Son problème avec l’alcool ne m’a pas touché plus que cela, plutôt le fait que cela ai mis entre parenthèses des années de sa vie.

    Un homme qui aurait pu être un de mes arrière grand père.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la mère partie en Normandie pour aider sa belle fille avec les jumelles, laissant Joseph.

    https://alexmotamots.wordpress.com/2015/06/16/joseph


  • Conseillé par
    11 novembre 2014

    L'humanité est dans le pré

    Il y a des livres comme des rencontres. Celui-là en est une. Une jolie rencontre avec Joseph, une belle personne, un personnage de roman humble et qui sait rester digne dans son profond dénuement. Comme l’écrit Marie Hélène Lafon « Joseph ne laisse pas de traces et ne fait pas de bruit », il a la soixantaine, est ouvrier agricole dans une ferme du Cantal. Si son cœur est simple cela ne l’empêche pas, bien au contraire, de battre très fort, mais toujours en silence. Sa vie à la campagne file au rythme des saisons et parfois des trahisons qui le font tomber « comme dans un fossé plein de boue froide ». Alors il a le vin triste, « le vin noir » et l’on craint de le retrouver pendu à une corde au fond de la grange. On se prend à ressentir cette détresse qui

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  • Conseillé par
    28 août 2014

    A presque soixante ans, Joseph est ouvrier agricole dans une ferme du Cantal. Sa région qu'il n'a jamais quittée. Depuis toujours, il travaille dans les fermes des autres et loge chez ses patrons. Un amoureux des bêtes et des chiffres, un travailleur pour qui les jours fériés, les heures supplémentaires n'existent pas. Joseph pourrait presque passer inaperçu. Sa vie tient dans une valise, il respecte le patron et son épouse et se tient à sa place même s'il devine que quand le fils reprendra la ferme familiale, son travail disparaîtra.

    Joseph marque un tournant dans la vie du monde paysan. Car même ci ce roman se déroule à notre époque, Joseph semble être le dernier (ou un des derniers) ouvrier agricole (autrefois appelé journalier) à loger chez ses patrons. La vie de Joseph se dévoile au fil des pages : l'enfance et l'école où son prénom ancien lui valait des moqueries, le père alcoolique, son frère qui n'a jamais voulu rester au pays. Et maintenant qui est marié et père de famille à la tête de son propre commerce, sa mère qui l'a suivi pour aider sa belle-fille. L'amour que fait mal et vous fait chuter.
    On retrouve dans ce nouveau roman l'attachement au monde agricole, sa mutation progressive (désormais, il vaut mieux que l'épouse travaille à l'extérieur pour qu'il y ait un revenu fixe) car il y le monde actuel auquel il faut s'adapter. Même si Joseph est dépassé par toutes ces chaînes de télé, par toutes les réglementations. Et au détour d'une phrase, il y a ces expressions, ce langage du monde rural liée à une autre époque mais qui demeurent.

    Dans la lignée de L'annonce et Les pays, Marie-Hélène Lafon nous offre le portait d'un homme, d'un mode de vie et du monde paysan. Le tout avec une grande pudeur, respect et justesse.