Anthropologue ayant recueilli le témoignage du dernier esclave déporté par la traite négrière, l'auteure se révèle ici une romancière et une styliste exceptionnelles. A la même époque que Faulkner, elle relate du point de vue afro-américain le parcours d'une petite-fille d'esclave en Alabama, de ses 16 ans en fleurs de pêche au rayonnement de sa maturité. Trois mariages, trois vies dans ce roman d'amour et d'émancipation sur la naissance d'une femme, écrit dans une langue sublime de poésie et d'oralité savoureuse. Un délice à lire ! "Comme elle ne lisait pas de livres, elle ne savait pas qu'elle était le monde entier et les cieux concentrés dans une seule goutte." Anne-Marie

Faut-il encore parler de Nature ? Les animaux ont-ils une histoire ? Comment concilier revendications sociales et luttes écologistes ? Qui décidera du monde de demain ?
Cette anthologie est un formidable « manuel de poche ». Toutes les sources de l’écologie sont ici : Darwin, Rachel Carson, Aldo Leopold, Arne Noess … Sources vives, qui, en irriguant d’autres disciplines – philosophie, sciences sociales et humaines, droit, littérature – forment ce que l’on nomme aujourd’hui « les humanités écologiques ». On trouvera donc des anthropologues, un paysagiste, un géographe, une écoféministe, un chaman, des écrivains, de toutes provenances. Un beau passage de relais pour illustrer le foisonnement d’une pensée, d'une pratique, et réfléchir à demain... dès aujourd'hui !

Frédéric

Joyaux de l'art brut, les poèmes rassemblés dans cette anthologie de figures féministes anglo-saxonnes, juives, chicanas ou africaines-américaines, souvent LGBTQ+, font entendre des voix singulières de l'exclusion et du militantisme pour l'égalité des droits. Plus que des écrits, ces chants sont des cris de colère, des murmures d'amour ou de confidences, des manifestes pour l'humour et la dignité. Non à l'éloquence, oui à la performance ! Des corps en marche dans nos villes. Anne-Marie

Quand une romancière précoce et surdouée publie ses textes sur la toile, cela fait le buzz, révélant la curiosité des lecteurs pour d'autres formes d'écriture de soi. Dans ces poèmes de l'enfance perdue, de la jeunesse qui court à toute allure, des promesses tenues et non tenues, des lieux et des liens, des espaces et du quotidien, l'auteure trouve une voix plus singulière et plus sauvage, libérée des codes du roman. Elle ose davantage se perdre dans des chemins plus étranges et personnels. Anne-Marie

Travailleur social, l'auteur entre à l'usine pour gagner sa vie. L'ennui, les nuits, les quarts, en tableaux du quotidien : les mains plongées dans les crevettes gelées, la découverte des langoustines, le test de l'égouttage du tofu, l'abattoir, la tête de veau que l'on essaie de trouver rigolo, la vache réduite à sa viande, les doigts coupés, les corps meurtris, les pauses truquées, les potes, les clopes, le management, la manipulation, la délocalisation.
C'est là que le poème offre une fuite à la ligne de production : par la réminiscence et l'invention, il transforme l'ennui en fantaisie, le désespoir en rire, la banalité en dignité, la solitude en fraternité. Pratique de la pirouette en chambre froide.

Anne-Marie