Huitième réunion du club de lecture à la librairie Les oiseaux de nuit. Cliquer sur le titre pour accéder au compte-rendu
Le huitième club de lecture s'est tenu jeudi soir, pour la troisième fois, dans les nouveaux murs de la librairie.
Le mois dernier l'on espérait pouvoir s'installer en terrasse mais il faisait trop froid, cette fois-ci c'est le contraire, il fait beaucoup trop chaud pour mettre un orteil dehors! La canicule n'aura pas raison de nous car ici, à l'intérieur, les murs poyaudins résistent à la chaleur, l'on se croirait presque dans un igloo… en fermant bien les yeux quand même !
Pas moins de quinze titres ont été évoqués au cours de la soirée, il y a eu quelques moments de fous rires, puis un passage émouvant quand G reparle du livre La grossesse de Yôgo Ogawa, quelque chose me dit que l'on échangera encore sur ce titre lors de la neuvième édition du club de lecture.
Au cours de la soirée sont rappelés les deux ateliers qui se préparent pour l’été : Les goûters philo pour enfants d’Isabelle qui se dérouleront les mercredis 10, 17 et 24 juillet à 15h00 à la librairie.
Et les ateliers d’écriture de Françoise qui eux se dérouleront en août, plus d’informations très prochainement.
Pour les deux ateliers l’inscription se fait directement à la librairie ou par mail. A un moment dans la soirée est faite une lecture de Alep, un atelier d'écriture qui s'est tenue en 2017, après ça on en comprend le principe et le résultat, nous étions émus, touchés par ce moment de grande écoute.
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1) Grégoire et le vieux libraire de Marc Roger aux éditions Albin-Michel.
Si vous n’aimez pas lire et que vous voulez savoir pourquoi, alors lisez ce livre !
Il vous ouvrira les portes du plaisir de la lecture et des mille joies qu’elle procure.
Si vous aimez lire et que vous savez pourquoi, alors engouffrez-vous dans ce roman !
Vous y serez en bonne compagnie : Bachelard, Bobin, Nin, Baricco, Salinger, Neruda, Hugo, Audoux et j’en passe.
Grégoire Gélin, un gosse de dix-huit ans se retrouve cuistot/serveur dans un Ehpad, Grégoire ne sait rien des livres, les romans, ça lui passe par-dessus la tête, on n’a jamais lu dans la famille.
Dans l’une des chambres de l’établissement il y a le vieux libraire, M. Piquier, atteint de Parkinson, n’y voyant plus très bien, cette rencontre va transformer Grégoire. Le vieux libraire lui demande de lui faire la lecture, une heure par jour. Lire, à voix haute, va devenir la mission, la passion, le métier de Grégoire.
« J’entends M. Piquier me citer Confucius –« tu lui dis, il oublie ; tu lui enseignes, il écoute ; tu lui fais vivre, il apprend. »
Le voyage peut commencer !
Marc Roger sera à la librairie les Oiseaux de nuit le samedi 27 juillet pour nous parler de son livre et de son travail de lecteur public.
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2) Opus 77 de Alexis Ragougneau, éditions Viviane Hamy. titre à paraître en août.
La première page est ensorcelante, entêtée, celles qui suivent le sont tout autant, elles portent en elles la diablerie, « les effluves parfumées » de la Havanaise de Camille Saint-Saëns.
Opus 77, écrit par une main de maître, est entièrement dédié à la vie d’une famille de musiciens, tous touchés par l’excellence de leur art mais aussi contaminés par celui-ci.
On découvre également, en guillemets, la vie de Dimitri Chostakovitch. L’on va au même rythme qu’il l’a vécue, rapide, tourmentée, incertaine et si souvent dans la peur, la crainte du régime.
Tout est tendu autour d’un grain de folie, d’une note musicale frénétique coincée à jamais au fond d’une pupille.
C’est plus réussi qu’un roman policier, la partition opus 77 du concerto pour violon est magistrale, mille bravos virtuose Alexis Ragougneau !
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3) Au loin une montagne, de Chongrui Nie, éditions Stenkis
Chine. 1966. Issu d'une famille de lettrés. Chongrui Nie est directement visé par la Révolution culturelle, il ne fera pas l'école d'arts dont il rêvait mais sera envoyé dans une usine d'armement de la province de Shanxi à Guancen Shan. Saisi par la beauté de cette région montagneuse et par la sincérité des paysans. Chongrui Nie parvient a s'épanouir dans ce qui aurait pu être une épreuve.Depuis, cette montagne l'a rappelé à lui à deux reprises. Son crayon décrit avec virtuosité les dérives de la Révolution culturelle. l'industrialisation à outrance. exploitation sauvage des ressources et un pays qui se transforme à tout va. Ce roman graphique est entièrement dessiné au crayon noir, le rendu est exceptionnel, l'épreuve à fait de Chungrui Nie un artiste.
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4) Saluts et applaudissements, Thierry de Carbonnières, éditions Archimbauld.
« Rien n’est épargné de la cruauté du métier, raconté dans toutes ses dimensions : les relations aux autres surtout, la faim de reconnaissance, la culpabilité liée à l’échec, et, coincée entre l’obéissance à un metteur en scène tout-puissant et la volonté d’établir un rapport personnel et secret avec l’auteur et le spectateur, l’envie de jouer. « Jouer, c’est transgresser. » dit-il. Pour appréhender avec plus de lucidité l’âpreté du réel, à lire par les nombreux candidats à la profession, et par tous. Car nous les spectateurs sommes si admiratifs de cet extraordinaire jeu de la scène ! » Agnès Santi. La Terrasse
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5) La personne âgée n’existe pas. Jacques Messy, éditions Payot.
Si la vieillesse désigne la dernière étape de la vie, comment la repérer pour chacun d'entre nous ? Commence-t-elle à 60 ans ? à 70 ans ? à 90 ans ? Quelle est sa durée ? Comment ceux qui la vivent en parlent-ils ? Qui est concerné par la vieillesse ? Ce livre voudrait nous réconcilier avec notre âge...
Pour la petit histoire, l’auteur psychanalyste, est d’origine Nivernaise.
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6) Le voyage de Marcel Grob. Sébastien Goethals et Philippe Collin, éditions Futuropolis.
11 octobre 2009. Marcel Grob, un vieil homme de 83 ans, se retrouve devant un juge qui l'interroge sur sa vie. Et plus particulièrement sur le 28 juin 1944, jour où ce jeune Alsacien rejoint la Waffen SS et est intégré dans la 16e division Reichsführer, trois mois après le débarquement allié en Normandie. Marcel se rappelle avec émotion de ce jour fatidique où, comme 10 000 de ses camarades Alsaciens, il fût embrigadé de force dans la SS.
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7) Cocteau sur le rivage, Olivier Rasimi, éditions Arléa
Un livre touchant, confidentiel et affectif. Un travail sur le deuil. Après la disparition brutale de Raymond Radiguet, Jean Cocteau est dévasté, il se réfugie dans un petit village près de Nice pour tenter de se reconstruire, il est totalement perdu, il n’arrive plus à rien, ni à écrire, ni à continuer d’être le personnage public qu’il est à l’époque.
« Ce deuil au soleil, il l’accompagne d’opium et de dérives sur l’eau. »
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8) La Goulue, Marilyne Martin, éditions du Rocher.
Où l’on reparle de La Goulue après la venue de Marilyne Martin à la librairie.
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9) « Regarde les lumières mon amour, Annie Ernaux, éditions Folio.
« Pour Annie Ernaux, l’hypermarché est un grand rendez-vous humain, un véritable spectacle. Sa fréquentation est très loin de se résumer à la seule corvée des courses. Dans le journal de ses visites au magasin Auchan des Trois-Fontaines, la romancière livre les sentiments mêlés, attirance mais aussi interrogations, que suscite en elle ce haut lieu de l’abondance.
L'auteure raconte la vie dans les grandes surfaces avec son expérience, elle écrit ce qu'elle voit, entend, comprend ou pense. Elle fait notamment des analyses claires et poussées sur la société de consommation et sur différentes catégories/classes sociales de la vie qui se reflètent dans les magasins. Annie Ernaux explique d'une manière impartiale comment ces grandes enseignes répertorient les personnes en fonction de leurs revenus et de leur appartenance sociale: le rayon bio pour les plus aisés est moins surveillé que le rayon premiers prix pour les plus modestes, cela montre et expose donc, inconsciemment ou pas, le stéréotype du pauvre, voleur et du riche, honnête. »
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10) Le journal intime d’un arbre, de Didier Van Cauwelaert, éditions Livre de poche.
L’on reparle du livre de Didier Van Cauwelaert.
"On m'appelle Tristan, j'ai trois cents ans et j'ai connu toute la gamme des émotions humaines. Je suis tombé au lever du jour. Une nouvelle vie commence pour moi - mais sous quelle forme ? Ma conscience et ma mémoire habiteront-elles chacune de mes bûches, ou la statuette qu'une jeune fille a sculptée dans mon bois ?
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11) Dans le peau d’une bête. Charles Foster, éditions Livre de poche.
Où l’on reparle de se livre pour la troisième fois, M.G dit que, si nous avons cinq sens, il suffirait de développer beaucoup plus le toucher et l’odorat pour nous nous retrouver dans la peau d’une bête.
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12) La Grossesse, Yôko Ogawa, éditions Actes sud.
Où l’on reparle de la Grossesse de Yôko Ogawa. L’écriture est chirurgicale mais elle n’écarte pas la complicité. A la fin du livre, écrit scalpel, l’auteure sait recoudre, cautériser, rendre belle la chair abîmée, tranchée.
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13) L’art d’être grand-père, Victor Hugo, éditions GF.
« L'Art d'être grand-père, publié en 1877, est l'un de ses derniers recueils de Victor Hugo. Après la mort de l'un de ses fils et de sa femme, Le poète adopte ses deux petits-enfants Georges et Jeanne Hugo. Il aborde essentiellement dans ce recueil, les comportements et de l'innocence reliée à ses petits-enfants qu'il élève seul et avec beaucoup d’amour et de tendresse. »
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14) Et frappe la mort, John Wain, éditions du Typhon.
Après une énième dispute avec son père – un universitaire à la vie austère, Jeremy fugue et arpente un Londres ravagé par les bombardements nazis. Seul et fauché, révolté contre un monde qu’il juge étriqué, il survit grâce à sa passion pour la musique. Vissé à son piano dans un bar enfumé, Jeremy réchauffe les nuits glacées des êtres brisés tout en rêvant de devenir un grand pianiste. Un soir, il fait la connaissance de Percy, un jazzman noir américain. Une rencontre qui bouleverse son existence… mais cette existence sera-t-elle comprise par son père pétri de certitudes ?Mené sur un rythme trépidant qui épouse la sensualité du jazz, ce roman interroge les tensions générationnelles avec un regard perçant et serein. Si chaque génération semble toujours perdue aux yeux de la précédente, une trêve est possible quand les pères et les fils reconnaissent qu’ils portent en eux un peu de la souffrance de l’autre.
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15) Les Invisibles, Roy Jacobsen, éditions Folio.
« Les invisibles est un roman sur une famille et des enfants forcés de grandir vite face aux éléments, face à une vie réglée par les besoins les plus simples. C’est un roman sur la fatalité et sur les ressources que les hommes déploient face à la rudesse du monde. La narration laconique, veinée de flamboyance poétique, accumule par touches subtiles les composants d’un tableau toujours plus vivant et profond, riche en métaphores. Et puis, il y a les vies de ces hommes et de ces enfants qui, sous la pression de la nature et du temps, deviennent des destinées. Et c’est tout le talent de Roy Jacobsen de rendre visibles «les invisibles».