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Le , Librairie Les Oiseaux de nuit

1) La terre invisible de Hubert Mingarelli, éditions Buchet-Chastel.

« On est en suspension. Un bout d’histoire commence et puis s’arrête et reprend, file vers ailleurs.
Des souvenirs d’une mémoire ancienne surgissent, se collent à l’instant présent, une vision d’enfant, des grondements du tonnerre, les éclairs, la petite histoire se précipite alors dans la grande comme une pluie d’orage. C’est la fin de la seconde guerre mondiale, la libération des camps.
Des soldats allemands défilent dans les rues, en vaincus qu’ils sont devenus.
Un photographe veut faire témoignage mais de quoi au juste ? Des fantômes, des regrets, des culpabilités, des fautes des femmes et des hommes civils qui ont laissé faire l’innommable ?
La terre invisible se situe entre rêve et réalité, ce roman nous plonge dans une sorte d’attente hypnagogique, une hallucination qui précéderait ou suivrait immédiatement un sommeil ennuyé par de mauvais rêves.
C’est une terre chargée d’eau, qu’elle vienne du ciel ou d’un fleuve charriant ses morts aux jambes grises.
Ce roman puissant est une esquisse où tout n’est qu’esquive, pour réussir cela il faut un écrivain de la trempe d’Hubert Mingarelli. » D.J

2) Regarde les lumières mon amour, Annie Ernaux, éditions Folio.

Une approche un peu plus critique est faite sur ce livre dont on a parlé lors de la précédente réunion : "Annie Ernaux, dans ce livre, semble découvrir l’abondance alors que depuis les années 1970 des études très complètes dénoncent cette ultra-marchandisation dans laquelle nous sommes maintenant." Il n’empêche que de fil en aiguille Annie Ernaux trouve des soutiens et de fait l’on parle d’un autre livre d’elle…

3) Les Années Annie Ernaux, éditions Gallimard.

« La photo en noir et blanc d'une petite fille en maillot de bain foncé, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes étendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux fermés, la tête légèrement penchée, souriant. Une épaisse natte brune ramenée par-devant, l'autre laissée dans le dos. Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d'Ambre Solaire, d'échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Les cuisses, plus claires, ainsi que le haut des bras, dessinent la forme d'une robe et indiquent le caractère exceptionnel, pour cette enfant, d'un séjour ou d'une sortie à la mer. La plage est déserte. Au dos : août 1949, Sotteville-sur-Mer.
Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne à ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective. »

4) Où passe l’aiguille, Véronique Mougin, éditions Flammarion.

« Et voici Tomas, dit Tomi, gaucher contrariant, tête de mule, impertinent comme dix, débrouillard comme vingt, saisi en 1944 par la déportation dans l’insouciance débridée de son âge – 14 ans. Ce Tom Sawyer juif et hongrois se retrouve dans le trou noir concentrationnaire avec toute sa famille.
Affecté à l’atelier de réparation des uniformes rayés alors qu’il ne sait pas enfiler une aiguille, Tomas y découvre le pire de l’homme et son meilleur : les doigts habiles des tailleurs, leurs mains invaincues, refermant les plaies des tissus, résistant à l’anéantissement. À leurs côtés, l’adolescent apprendra le métier.
Des confins de l’Europe centrale au sommet de la mode française, de la baraque 5 aux défilés de haute couture, Où passe l’aiguille retrace le voyage de Tomi, sa vie miraculeuse, déviée par l’histoire, sauvée par la beauté, une existence exceptionnelle inspirée d’une histoire vraie. »

5) L’horizon qui nous manque, Pascal Dessaint, éditions Rivages noir.

« Après le démantèlement de la jungle de Calais, Lucile est désemparée et se réfugie chez Anatole. Ce dernier, un chasseur solitaire, se consacre à la fabrication de leurres en bois. L'étrange relation qui se noue entre lui et Lucile est bouleversée par l'arrivée de Loïk, un homme impulsif et imprévisible sortant de prison... »
« L'horizon qui nous manque est une suite au (Le) chemin s'arrêter-là. (Prix Jean Amila-Meckert, Prix Sang d’encre et Prix Rivages des libraires). »
« Sur une côte nordiste fantomatique, des hommes survivent au jour le jour, hantés par un passé mortifère. Mais qui sont ces laissés-pour-compte de notre époque, qui semblent camper dans un temps suspendu ? Des êtres qui, derrière l’apparence de normalité qu’ils essayent de préserver, ont été broyés ou souillés, à l’image de leur pays marqué par les stigmates d’une industrie lourde moribonde, et où la nature reprend ses droits, de plus en plus inquiétante. »

6) Le témoin Oculaire de Ernst Weiss, éditions Folio.

« Le narrateur, médecin, est affecté durant la Première Guerre mondiale à un établissement psychiatrique. Il y reçoit un jour un caporal d'un régiment bavarois, gazé, agité, qui se fait remarquer par sa haine des juifs, et est atteint de cécité hystérique. Le narrateur relève le défi médical. Il sauve le caporal. Il s'agissait d'Adolf Hitler qui, ayant recouvré la vue, allait "engendrer en Europe des souffrances incommensurables". Celui qui aurait voulu n'être qu'un témoin oculaire rapporte ici toute son existence, depuis son enfance jusqu'à son engagement dans la guerre d'Espagne, en passant par ce "miracle" accompli par hasard sur Hitler et dont il se sentira à jamais coupable, et par son internement en camp de concentration, puis son exil à Paris. »

7) L’Ame du monde, Frédéric Lenoir, éditions Pocket.

« Sept sages venus des quatre coins du monde se réunissent pour transmettre à deux jeunes adolescents les clés de la sagesse universelle.
Une fable initiatique étincelante qui touche le cœur autant que l'intelligence. »

8) Washington Black, de Esi Edugyan, éditions Liane Lévy.

« La Barbade, 1830. À onze ans, Washington Black n’a d’autre horizon que le champ de canne à sucre de la plantation où il travaille avec d’autres esclaves. Quand le destin frappe à sa porte, c’est sous les traits de Titch, un scientifique anglais, jeune frère de son maître qui le choisit comme serviteur. montre un talent inné pour le dessin et une curiosité d’esprit telle qu’il est promu assistant pour le projet fou de l’extravagant inventeur: construire un ballon dirigeable. Lorsqu’un vent mauvais les oblige à quitter précipitamment l’île, l’aventure prend un cours inattendu. Du pôle Nord à la Nouvelle-Écosse, de Londres à Amsterdam, plus qu’un voyage, c’est un parcours initiatique qui attend le jeune Wash, en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le conduira vers la liberté, une liberté assumée et entière. »

9) Grégoire et le vieux libraire de Marc Roger, éditions Albin-Michel.

Où l’on reparle de Grégoire et le vieux libraire, avec éloges et grandes satisfactions, cela tombe bien, l’auteur sera parmi-nous samedi matin !

10) La symphonie du hasard, livre I, Douglas Kennedy, éditions Pocket.

« Toutes les familles sont des sociétés secrètes. »
« En lisant ces mots, Alice reste frappée par leur justesse. Les secrets, les non-dits, elle connaît. Chez les Burns, on en a fait une spécialité. La dernière en date ? Cette révélation que son trader de frère, Adam, vient de lui faire depuis le parloir de sa prison… Et qui la ramène une quinzaine d’années en arrière. C’était l’Amérique des années 70, celle des droits civiques et des campus en ébullition. Un vent de liberté attisait les désirs et Alice rêvait d’évasion. C’était l’heure des choix. Les premières notes d’une symphonie à venir… »

11) Paysages en bataille, Les séquelles environnementales de la Grande Guerre. Isabelle Masson-Loodts, éditions Nevicata.

Le dernier combattant, toutes nations confondues, de la Première Guerre mondiale est mort en 2011. Pourtant, sur l’ancienne ligne de front, la Grande Guerre n’appartient pas qu’au passé.
En bien des endroits, la nature est toujours lardée des cicatrices de la folie des hommes. La guerre fait encore partie du quotidien des paysans qui ramassent les obus et grenades que la terre recrache dans le sillon des tracteurs. Les sols et les mers resteront encore longtemps pollués par le conflit. La lecture des paysages de la Grande Guerre révèle aussi quelques « secrets » dérangeants. Et l’Armistice de 1918 n’a pas empêché la guerre de continuer à faire des victimes.
Comment observer ces séquelles dans nos paysages actuels ? Comment ne pas s'en inquiéter?
Isabelle Masson nous invite à l’accompagner, de l’Alsace aux Flandres, dans un voyage au cœur des paysages de 14-18. Ses pérégrinations géographiques et historiques témoignent de la relation intime des hommes avec la nature, et nous laissent émerveillés, comme en leur temps les Poilus, devant l'extraordinaire faculté de celle-ci à se relever des ravages subis.