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Du au , Librairie Les Oiseaux de nuit

Des textes autour des sculptures « Sphinx »...

Enfant, ma première rencontre avec la sculpture eut lieu au département Égypte du Louvre. Que ce
soit en pierre ou en bois, voire en céramique, l’art roman a continué d’alimenter cette fascination, et
cela pourrait suffire à ma pratique. Au fil des années cependant, la découverte d’autres arts a
complexifié le jeu. À présent je pratique la sculpture à partir d’un modelage de l’argile suivi
d’interventions d’outils et je laisse venir des formes traduisant des « combinaisons de sens ».
Lors d’une précédente exposition, une visiteuse s’était exclamée : « j’éprouve à la fois de
l’attraction et de la répulsion », et avait évoqué Jérôme Bosch... Elle faisait appel à sa propre
mémoire culturelle. Je ne citais pas Bosch (je ne cite jamais un « ancien »), mais ce début d’un
cheminement personnel m’intéressait, hélas elle n’a pas continué à partager. « Pourquoi ne
m’écrirait-elle pas ? », ai-je pensé. Si j’avais des écrits des gens qui rencontrent mes sculptures,
réactions développées, je les assemblerais et cela constituerait une « conversation à plusieurs »...

Quand le libraire Didier Jouanneau m’a invité à exposer dans sa galerie, cette idée est remontée
immédiatement en surface.

Nous vous convions donc à une rencontre avec quelques-uns de mes « Sphinx », et à
écrire. Ils se succéderont, à raison d’un toutes les trois semaines, dans un dispositif
intimiste que nous espérons favorable à l’écriture :
Seul à seul, pendant un temps indéfini, vous restez avec une sculpture, vous avez
l’occasion de laisser musarder votre esprit, et peut-être cela vous inspire t-il des
souvenirs, des pensées, des mots à partager avec des inconnus. Inconnus qui le seront
moins dès lors que nous aurons assemblé vos textes, en…….. 2021, en y ajoutant les
photos des sculptures exposées.

Pourquoi des « Sphinx » ?

C’est une longue histoire, dont j’ai donné les prémices plus haut. Le sphinx du Louvre m’était
resté en mémoire; j’en ai rencontré d’autres, souvent au travers de lectures. Il y a quelques mois, j’ai
commencé une sculpture mi anthropomorphe mi animale, qui a appelé une sorte de disque la
surmontant, comme si j’avais voulu combiner un être et un miroir (une oeuvre est de toute façon
une sorte d’autoportrait). Y verrait-on donc un visage ? Cette sculpture devenait un Sphinx. J’ai
posé les outils. Certaines pensées circulaient comme dans un labyrinthe de questionnement, où je
plaçais un Minotaure « alter-ego ». J’ai repris la sculpture mais, alternativement au travail de la
terre, j’ai écrit à partir de là, sans chercher à analyser.

C’est cela que je vous propose de faire !

Regarder, ressentir, écrire (pas forcément dans l’immédiat), partager.