Arrêtez de me casser les oreilles
EAN13
9782364681880
Éditeur
Editions du Sous-Sol
Date de publication
Collection
Feuilleton non fiction
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Arrêtez de me casser les oreilles

Editions du Sous-Sol

Feuilleton non fiction

Indisponible
" De temps en temps, quelqu'un lache quelque chose de tellement inattendu que
ça en devient magnifique ", ecrit Joseph Mitchell en preambule de ce recueil
au titre teinte d'ironie. Recit choral des bas-fonds de New-York, publie a
l'origine en 1938, Arretez de me casser les oreilles peint en une serie
d'articles et de portraits un panorama miniature de la Grande Depression. On
repere dans ces premiers textes - la jeunesse, son enthousiasme, sa gueule de
bois et ses imprudences - tout ce qu'il s'est ensuite efforce de dissimuler.
On releve une maturite evidente dans le choix des sujets et un humour desabuse
omnipresent, et on decele d'emblee la marque de fabrique propre aux portraits
de Joseph Mitchell - cette empathie pour son prochain, meme quand celui-ci est
fou a lier, une appreciation anthropologique de ce qui est decale et raffine.
Des strip-teaseuses du burlesque aux predicateurs de Harlem, d'un editeur
anarchiste a la tenanciere d'un cinema du Bowery, de la description des
antiquites de l'un de ses bars fetiches de Manhattan a l'inventaire des
speakeasy de la prohibition, sans oublier des joueurs de baseball en sous-
vetements d'hiver, des prestidigitateurs vaudou, ou une boxeuse qui fut
comtesse, toute une galerie de personnages hauts en couleurs.

N'allez pas croire cependant que j'en veuille a tous ces gens qui me rabattent
les oreilles du matin au soir. Les seuls que je ne prends aucun plaisir a
ecouter sont les femmes de la haute societe, les capitaines d'industrie, les
ecrivains celebres, les ministres de culte, les explorateurs, les acteurs de
cinema ainsi que toutes les actrices de moins de trente-cinq ans. Je pense que
pour ce qui est de la conversation, les representants les plus interessants de
l'espece humaine sont les anthropologues, les paysans, les prostituees, les
psychiatres, et aussi quelques barmen.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

par Lazare Bitoun


*[5e]: Cinquième
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