Lorsque le dernier arbre

Michael Christie

Albin Michel

  • Conseillé par (Libraire)
    26 juillet 2021

    Ce roman est gigantesque, il est comme un pin de l’Oregon multicentenaire, il en atteint les cimes.

    « Le bois, c’est du temps capturé. Une carte. Une mémoire cellulaire. Une archive. »
    « D’un futur proche (2038) aux années 1930, Michael Christie bâtit, à la manière d’un architecte, la généalogie d’une famille au destin assombri par les secrets et intimement lié à celui des forêts. »
    Ce roman est visionnaire en même temps qu’apocalyptique, il nous invite à ne plus tergiverser sur les bonnes attitudes à avoir et les bonnes décisions à prendre si l’on veut que la vie continue. Il nous dit que la vie humaine, comme la vie animal ou végétale c’est ici et la Terre maintenant.
    Mais ce roman est à l’opposé d’une fabrique à culpabiliser, il ne veut pas inhiber nos choix par une trop forte peur qui nous empêcherait d’agir, non, au contraire, il nous galvanise de la plus belle des façons, il nous rend responsable et nous donne du courage pour faire en sorte que jamais il ne reste qu’un dernier arbre.
    Extrait : « Quand elle racontera l’histoire de l’ouragan, ce qu’elle fera un nombre incalculable de fois lors d’encans de bétail ou de repas partagés sur sa nouvelle galerie avec des gens de passage, elle se demandera comment rendre compte du son de la bibliothèque avalée par la tornade. Comment décrire précisément le bruit de dix mille livres s’envolant dans les airs pour être éparpillés sur des centaines de kilomètres. Et ce n’est que des années plus tard – bien après la fin de la Grande Dépression, quand les pauvres auront cessé de passer de train en train ; bien après la mort de Gertie, décédée d’une grippe le jour de son quatre-vingt-dixième anniversaire ; bien après que le souvenir des douces épaules d’Everett, de son épaisse chevelure noire et du drôle de sérieux de ses manières aura pâli dans sa mémoire ; bien après qu’elle aura de nouveau été capable de s’aventurer dans la partie du champ où ensemble ils avaient planté les petits érables qui sont depuis devenus grands ; bien après que le vide laissé par cet homme dans sa vie aura complétement cicatrisé – alors seulement trouvera-t-elle une réponse satisfaisante : on aurait dit des oiseaux. »


  • Conseillé par
    30 août 2021

    Coup de coeur

    Au large de la côte de la Colombie-Britannique …….
    Ce roman captivant couvre la famille Greenwood de 1934 jusqu'à une date future de 2038, une fresque familiale peu conventionnelle sur quatre générations, intimement liée à l’environnement végétal.
    Du baron de l’industrie forestière à la militante écologique, du charpentier au botaniste ; chaque descendance devient une « couche » dans l’arbre généalogique.

    Chaque nouvelle période apporte au lecteur des surprises portées par des personnages aux relations étonnantes et incisives, poursuivis par des forces obscures, contrastant avec la beauté et la force des forêts.
    Une odyssée fascinante dont l’arbre est le fil rouge, dont les nombreux rebondissements rendent le lecteur dépendant et pourraient le sensibiliser sur le destin de l’humanité et la nécessité de préserver la nature….

    Ce talent d’écriture est une vraie récompense à la lecture ! Ecrivain épatant et doué.

    « Pour foutre sa vie en l’air, faut déjà en avoir une »

    « C’est un crime de faire porter aux jeunes le chagrin des anciens »


  • Conseillé par
    14 août 2021

    des arbres et des hommes

    de 1908 à 2038, on voit se succéder 4 générations de Greenwood, ces hommes et ces femmes qui, bien que tous de la même lignée, sont aussi tous des orphelins. Leurs points communs ne se situent donc pas ou peu du côté des souvenirs ou de la culture familiale, mais pourtant ils ont tous en commun un lien particulièrement fort aux arbres.
    A travers chacun de ces personnages, on traverse l'histoire des forêts, leur protection et leur exploitation, et l'Histoire de ceux qui les accompagnent.
    La roman se structure autour d'une chronologie décroissante puis à nouveau croissante, qui permet d'appréhender avec beaucoup de finesse la complexité des situations, des hommes et de leurs choix.